Les biais de confirmations

2 mars 2022
coaching

Les biais cognitifs font partie de notre quotidien.

J’aimerai aborder cela de façon simple, ouverte et je l’espère instructive avec pour seule finalité la prise de conscience, le questionnement.

Car là encore chacun peut avoir une expérience particulière face à des situations où un biais cognitif est à l’œuvre.

Mais pour commencer qu’est ce qu’un biais ?

En voici une définition :

«  Un biais cognitif est une distorsion dans le traitement cognitif d’une information. Le terme biais fait référence à une déviation systématique de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité. Les biais cognitifs conduisent le sujet à accorder des importances différentes à des faits de même nature et peuvent être repérés lorsque des paradoxes ou des erreurs apparaissent dans un raisonnement ou un jugement. » ( Wikipedia ).

 

Distorsion, déviation, paradoxe ou encore erreur … un biais aurait donc tendance à nous tromper ?

Il en existe de nombreux et pour illustrer ce premier article je démarrerai par l’un des plus fréquents à mon sens : le biais de confirmation.

Ce biais nous incite a confirmer sans cesse que nous avons raison.
Ainsi cela nous conduit à ne pas chercher ( ou ne pas voir ) des arguments qui pourraient être contraires à notre idée de départ, qui iraient à l’encontre de nos croyances en se focalisant uniquement sur ce que l’on sait déjà ( ou tout du moins sur ce que l’on pense être vrai, les nuances sont subtiles mais importantes ! ).

La tache de sélection de Wason dans les années 60 avait mis en lumière cette tendance qui consiste à avoir davantage tendance à rechercher l’information qui confirme une hypothèse (ou une croyance) que celle qui l’infirme.

Et cette tendance se transforme bien souvent en cercle vicieux puisque chaque information pouvant valider son hypothèse vient la renforcer ce qui peut nous indiquer que nous avions bien raison de la choisir…

Mais il ne s’agit pas de savoir si son hypothèse est juste ou pas. Car elle peut l’être bien entendu.

 

Le « risque » serait plutôt de rester enfermé dans un mode de pensée ce qui peut,  dans certaines situations, devenir problématique.
Particulièrement lorsque l’on s’engage dans un nouveau projet par exemple. Ou bien lorsque nous sommes face à un problème qui, a priori ( a priori seulement … ) ressemble a une autre situation déjà vécue.
On peut alors avoir tendance a appliquer les mêmes solutions qui avaient déjà fait leurs preuves.

Mais est ce vraiment la même situation ? Est ce vraiment la même solution qui convient ?

C’est là que le coaching peut être extrêmement intéressant. Car en séance on va élargir le cadre avec bienveillance. Le coach n’est pas là pour vous donner raison ( ou tort ) mais a vous permettre de « voir » plus grand.

Par un questionnement approprié un biais cognitif de confirmation peut être assoupli. En sortant de votre cheminement de pensées habituel vous pouvez envisager une situation ou une problématique différemment.

Qui dit différence dit nouveaux choix, nouvelles options, nouvelles solutions, nouveaux comportements.
Et prendre conscience qu’il peut exister d’autres alternatives et essayer de les évaluer pour en faire siennes ( ou pas ) est déjà une avancée significative.

Il est a noter que les individus qui ont des habiletés cognitives élevées ne sont pas moins victimes du biais ( 3 )  que celles et ceux ayant des habilités cognitives moins élevées:  » L’ampleur du biais de confirmation montre très peu de relation avec l’intelligence. Éviter les biais de confirmation est donc une compétence de pensée rationnelle qui n’est pas évaluée par des tests d’intelligence ou même indirectement indexée par sa corrélation avec des mesures de capacités cognitives. »
En clair le fait que l’on soit éventuellement à haut potentiel intellectuel n’exclut pas d’être moins sujet aux biais cognitifs.

Pour terminer, une fois que l’on a ouvert le champs des possibles libre ensuite de sélectionner, s’engager et réaliser.
Car chacun reste expert de sa vie et saura quels sont les bons choix à faire au regard de sa situation singulière. Le coach pourra éclairer d’autres chemins mais ne dira pas lequel est à prendre.

 

( 1 ) Voir Wason, Peter C. (1960). On the failure to eliminate hypotheses in a conceptual task. Quarterly Journal of Experimental Psychology, 12(3), 129-140

( 2 ) Myside Bias, Rational Thinking, and Intelligence

( 3 )  Keith E. Stanovich, Richttp://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0963721413480174hard F. West, Maggie E. Toplak