Simple et particulièrement efficace le questionnement dit « Socratique » permet de clarifier certaines situations, d’y apporter de la souplesse en proposant de réfléchir sur la cohérence de ses idées.
La formulation des questions se doit d’être empreinte de non jugement et d’ouverture.
Le but étant de permettre d’ouvrir d’autres pistes de réflexions.
Ainsi, bien que ce soit un questionnement assez facile à mettre en œuvre il nécessite toutefois d’être parfaitement à l’écoute de son interlocuteur.
La bonne question c’est avant tout celle qui est posée au bon moment et non pas celle que l’on avait prévu de poser …
Le questionnement socratique peut s’articuler sur 5 axes en fonction de la situation. Il est très utilisé en TCC et peut tout à fait s’adapter au coaching :
> Par des question de clarification : préciser les termes
Qu’entendez vous par … ?
Pourriez vous me donner un exemple ?
De quelle manière est ce en relation avec notre problème ?
Est ce toujours le cas ?
Comment le savez vous ?
>Par une évaluation de l’intensité ( ex : mise en échelle ) :
Sur une échelle de 1 à 10 quelle est votre certitude sur ce sujet ?
> Par des questions sur les conséquences :
Que ferez vous si ça arrive ?
Est il possible de décomposer cela ?
A travers ce que vous me dite quelle supposition faites vous ?
Qu’en pense les autres ?
> Par une exploration de toutes les hypothèses :
Concrètement qu’est ce qui vous prouve que c’est vrai ? Quels seraient les arguments contre ?
> Par une recherche des alternatives :
Comment améliorer cela ?
Quelles sont les alternatives à cette situation ?
D’autres penses différemment ?
Mais c’est aussi rappeler que lorsque l’on pense ne rien savoir il existe toujours des pistes pour activer un apprentissage.
C’est l’art également de la maïeutique : faire accoucher les idées.
C’est un questionnement qui prend toute sa place dans la posture de coach.
Questionner les certitudes ou les hypothèses ce n’est pas vouloir mettre en difficulté son client.
C’est au contraire cheminer avec lui pour faire bouger les lignes. C’est réfléchir différemment et trouver de nouvelles pistes.
C’est questionner par le doute afin qu’il ne soit pas bloquant mais au contraire une ressource.
C’est aussi construire la réflexion à partir du lien relationnel qui se créé.
Le coach écoute et va pouvoir rebondir sur ce qui est amené par son client. Le client à son tour va approfondir sa réflexion. Et c’est bien au fur et à mesure que les solutions se trouvent ou que les possibilités s’élargissent.
Le questionnement socratique, au delà d’une méthode de questionnement rejoint bien évidemment les enseignements du philosophe Socrate.
« Je ne sais qu’une chose c’est que je ne sais rien ». Par cette simple phrase on peut comprendre l’orientation du questionnement. A savoir interroger la « réalité » des faits, prendre du recul.
Ne rien savoir permet d’explorer avec ouverture ses certitudes.
Bien souvent c’est la vision personnelle que l’on se fait d’une situation qui peut devenir bloquante et non la situation elle même.
Éclaircir, approfondir, remettre en cause les certitudes, travailler sur les conséquences et les hypothèses et enfin rechercher les alternatives permet de trouver de nouvelles stratégies comportementales.
Le questionnement permet d’avancer concrètement. Et cet avancement se fait sans influence ni jugement.
Ne rien savoir est bien souvent le meilleur moyen d’apprendre et … de trouver.