Régulièrement il m’apparaît comme nécessaire d’expliquer ce qu’est le coaching professionnel.
Que ce soit lors d’une conversation sans enjeu particulier mais aussi à l’attention de celles et ceux qui s’y intéressent de près et souhaiteraient être accompagnés.
Si il y a bien des façons d’expliquer ce qu’est le coaching tant la pratique est multiple il est aussi important de dire ce qu’il n’est pas.
Mais ce que je trouve fondamental avant tout c’est de préciser ce qu’est un coach . Car sans coach pas de coaching … logique.
Et quoi de plus important que la posture basse lorsque l’on souhaite évoquer la manière de travailler d’un coach ?
C’est en tout cas pour moi un point essentiel.
Bien entendu cette posture n’a pas été créée par le coaching et ne lui est pas propre.
Pour autant c’est pour moi un élément majeur qui représente ce qu’est la pratique du coaching.
Loin de l’image de « gourou » ou de « sachant » que certains véhiculent parfois.
Que signifie pour autant adopter une posture basse ?
La posture dite basse signifie tout d’abord que le coach n’est en rien supérieur à son client. Il ne sait pas plus que lui. Je dirais même qu’il en sait nécessairement moins. Il n’est pas à sa place.
Partant de là il va donner toutes les clefs a son client pour qu’il puisse réussir par lui même.
Cela s’exprime d’abord par un questionnement adapté qui laisse entrevoir les doutes, les possibles, les ouvertures.
Mais aussi par une présence, une écoute, un non jugement.
Si le coach était en position de toute puissance cela induirait que son client n’est pas capable de réaliser ses objectifs.
Et nous irions là vers une perte d’autonomie et de responsabilisation.
Ce non savoir induit par la posture basse n’est pas non plus la manifestation d’une certaine ignorance.
Au contraire, l’intelligence devient une construction par les échanges entre coach et client.
Le coach ne connaît pas la solution mais donne les moyens pour y parvenir. Le client va définir sa solution par l’utilisation des moyens mis en œuvre par le coach.
Cette attitude nécessite pour le coach de ne pas se laisser tenter par des interprétations personnelles, des conclusions hâtives. Moins il sait et plus il laisse la place à l’autre.
Avoir des certitudes peut conduire à vouloir les vérifier. Et donc s’enfermer dans un questionnement imprégné d’influence qui va limiter l’ouverture des possibilités.
Être dans une posture basse nécessite d’être attentif et à l’écoute de l’autre. C’est ainsi que l’avancement se fait. C’est avant tout un travail d’interactions.
Un travail différent à chaque fois puisque chaque personne est différente. Pour cela il est nécessaire de savoir s’adapter à chaque situation et ne pas vouloir faire rentrer une personne dans une méthode.
Si méthode il y a c’est bien à elle de s’adapter à la situation.
En pratique la posture basse est loin d’être une posture de « faiblesse ». C’est au contraire un élément majeur au service du changement.
C’est une posture émancipatrice dans le sens où elle reconnaît implicitement que le demandeur d’un coaching est tout à fait en capacité de trouver ses solutions. Elle induit aussi que le coach n’est pas un « sachant » mais plutôt un catalyseur.
Ce qui est mis en valeur c’est avant tout la co-construction qui se développe au travers du lien relationnel coach/client.
C’est une posture flexible, agile, qui laisse place au dialogue et à l’écoute. Elle ouvre vers une recherche mutuelle en laissant de côté le plus possible les luttes de pouvoirs.
La posture basse s’exprime au travers d’un questionnement ouvert qui n’affirme pas. Il interroge avec bienveillance et humilité.
Elle invite je pense à s’éloigner de ses certitudes et à ne pas chercher à vouloir tout comprendre. Surtout à ne pas comprendre trop vite.
Car si l’on pense avoir compris l’autre on peut se fermer inexorablement à l’inattendu et vouloir consciemment ou pas valider sa propre compréhension de la situation par son questionnement.
C’est ce que l’on peut appeler un biais de confirmation …
Si je présume avoir compris avec certitude je vais peut être essayer de vouloir confirmer cette présomption.
Et cette « compréhension » n’est elle pas faite, au moins en partie, au regard de mes propres croyances et valeurs ?
Qui mieux que la personne cliente d’un coaching connaît sa situation ?
Finalement il me paraît nécessaire de ne pas se substituer à l’autre. Cela n’empêche pas d’entendre ce qui est.
Lorsque je dis que « je comprends » c’est une compréhension de ce que j’entends au moment présent mais l’évolution et la recherche de solutions ne se feront qu’au travers des échanges mutuels coach/coaché.
Ce n’est pas une compréhension sur les causes ni une compréhension autorisant une projection personnelle sur ce qui devrait être fait par la suite.
C’est plutôt prendre acte de la situation telle qu’elle est exprimée à l’instant T tout en restant ouvert à toutes les possibilités.
C’est laisser de la place aux initiatives, propositions, choix de la personne accompagnée.
La posture basse est une manière d’être.
Je pense que lorsque l’on pratique la posture basse en coaching elle se doit aussi d’être authentique. Le mot posture peut avoir parfois une connotation négative comme si c’était un rôle qui était joué.
Pour autant c’est en associant posture basse et authenticité que l’on peut avancer en cohérence. Avancer sur soi même et faire avancer les autres.
Tout cela se retrouve dans une certaine philosophie de vie. Une philosophie de vie qui bien souvent explique ce qui fait qu’un coach est devenu coach ….
Même si cela peut demander parfois un peu de technique et d’habitude, la posture basse fait partie selon moi de l’identité naturelle du coach.
Ce qui n’empêche pas d’ailleurs d’être parfois confrontant mais toujours au service du changement et de l’évolution souhaitée par la personne que l’on accompagne. Tout se déroule à l’intérieur d’un cadre clairement défini en début de coaching.
En bref la posture basse est respectueuse de la personne que l’on accompagne et va dans le sens d’une recherche de solutions et d’autonomie.
C’est une posture bien plus impactante que ce qu’elle peut parfois laisser évoquer !