Si fixer des objectifs et/ou trouver des solutions à une problématique permettent de se projeter vers une situation plus en adéquation avec ce que l’on veux vraiment il faudra aussi mettre à jour, enrichir puis soutenir sa motivation pour y parvenir.
La motivation est donc l’un des moteurs principaux du changement.
Concrètement sans motivation il sera bien difficile d’avancer … Et en tant que coach le travail pourra consister à développer cette motivation et à lui apporter, au fil des séances, le feedback nécessaire pour qu’elle puisse perdurer.
Si la première étincelle de motivation doit venir à mon sens du client ( et la première étape qui consiste à prendre contact avec un coach est déjà une potentielle marque de motivation vers un changement espéré ) le feu va continuer à se nourrir tout au long du coaching.
Est ce forcément une ligne continue et ascendante ?
Non bien entendu.
La motivation est souvent multifactorielle, elle naît de la rencontre de plusieurs éléments et pourra connaître des hauts et des bas.
Sans rentrer dans toutes les subtilités des mécanismes en lien avec la motivation voici quelques éléments qui me paraissent importants :
Les 3 catégories de motivation ( Deci / Ryan 2002 )
Dans l’étude de Deci et Ryan trois types de motivation sont précisés :
> La motivation intrinsèque
> La motivation extrinsèque
> L’amotivation
Sans rentrer dans les détails de ce qui constitue la théorie de l’autodétermination je préciserai simplement que l’amotivation est l’absence de motivation. C’est bien évidemment le niveau le plus bas.
On peut toutefois s’engager dans une tâche mais sans connaître vraiment les raisons de son engagement ni ce que cela peut nous apporter.
La motivation extrinsèque trouve son « origine » dans des facteurs externes. Cela peut être une récompense tout comme la pression sociale, une punition, … Ce n’est pas en lien directement avec un plaisir personnel qui nous pousse à agir.
Enfin la motivation intrinsèque est bien celle qui doit être recherchée pour soutenir le changement car elle est la plus « puissante » en terme d’engagement. Elle se retrouve dans une démarche volontaire et spontanée, dans la satisfaction personnelle que l’on éprouve pour réaliser une tâche.
Deci et Rayan précisent également que les différents types de motivations ne s’opposent pas. Ils s’inscrivent dans un continuum où la motivation va nécessairement fluctuer sur la durée.
En bref :
> Il est « normal » d’avoir une motivation plus ou moins forte
> En travaillant un état désiré, un objectif, on pourra dans le même temps s’interroger sur ce qui nous pousse à agir.
Quelques questions à creuser … :
En quoi cet objectif est important pour moi ? Quelles peuvent être mes valeurs qui viennent appuyer mon but ? Une fois atteint ce sera comment ?
Ref : Deci, E. L. et Ryan, R. M. (2000). Self-Determination Theory and the Facilitation of Intrinsic Motivation, Social Development, and Well-Being. American Psychologist, 55(1), 68-78.
Les 4 orientations de la motivation ( O’Hanlon )
Il est tout aussi intéressant de s’interroger vers quoi est orientée sa motivation tout particulièrement en coaching où le processus reste tourné vers l’avenir.
Pour cela je reprend ci-dessous les 4 types de motivations proposés par Bill O’Hanlon ( voir « L’hypnose orientée vers la solution » – SATAS )
> La motivation dite « négative » tournée vers le passée :
« J’ai fais faillite il y a quelques années. J’ai peur que ça arrive de nouveau dès que j’ai une petite baisse d’activité »
Dans ce genre de situation il conviendra d’orienter la réflexion vers tout ce qui est positif au quotidien. Sortir de ces pensées négatives est un préalable nécessaire pour construire un objectif positif.
Quand bien même l’épisode vécu a été douloureux tout a changé depuis…
> La motivation dite « négative » tournée vers le futur
« J’ai peur d’être de nouveau paralysé par le trac lors de mes prochaines réunions ! »
Dans ce type de situation on va avoir tendance à mettre en place des stratégies d’évitement ou des tentatives de contrôle. Il suffit de se dire « je ne dois pas être stressé lors de ma réunion » pour que, bien évidemment, le stress soit au rendez-vous …
Il faudra là encore amener la réflexion vers des actions positives . Que veux t on tout simplement à la place ?
Plutôt que d’imaginer le pire il est plus porteur de créer les conditions d’améliorations d’une situation.
Si je souhaite être « plus confiant » par exemple il sera plus aisé et plus productif de poser progressivement des étapes pour y arriver avec des objectifs clairs et précis que de mettre en place des actions visant à échapper à la situation problématique …
> La motivation dite « positive » tournée vers le passé
« J’avais une entreprise qui fonctionnait très bien il y a quelques années. Aujourd’hui je fais tout pour retrouver la même chose »
Si la motivation est bien positive vouloir recréer les conditions d’une situation passée peut amener à l’impasse. Tout simplement parce que le passé est révolu.
Les conditions économiques ne sont plus les mêmes, le contexte est différent et la personne elle même a changé. Est ce réaliste de vouloir retrouver une situation identique d’il y a quelques années ?
Cela ne veux pas dire que c’est impossible. Il est possible même de faire mieux mais il faudra probablement faire …différemment !
Une motivation tournée vers le passé risque de nous faire avancer avec des ornières. Or c’est bien en étant attentif au contexte d’ici et maintenant que l’on pourra construire un plan d’action constructif.
> La motivation dite « positive » tournée vers le futur
C’est celle qu’il faudra rechercher. Par un travail progressif ( ou parfois grâce à une seule question ) se tourner vers le futur permettra d’amorcer le changement de la meilleure des façons.
Les choses s’éclaircissent et se précisent. Les petits pas commencent à s’établir. Les actions s’ajustent grâce à l’expérimentation et aux feedbacks.
Rien n’est permanent … sauf le changement !