Comment nourrir son talent et le développer

10 mars 2022
coaching Hpi

Le potentiel ?

Dans le Haut Potentiel Intellectuel ( HPI ) l’élément qui me paraît essentiel est celui du potentiel.

Il est parfois un peu oublié ou bien il n’est pas activé. Il n’y a pas nécessité non plus à vouloir faire des HPI des « performers » de façon systématique.

L’important étant que chacun puisse accéder à un équilibre de vie, un équilibre qui lui est propre.

J’évoquerai donc ici la situation de celles et ceux qui souhaitent un changement, qui souhaitent développer un potentiel et faire de ce potentiel un talent. Tout en sachant qu’il n’existe pas de méthode miracle et que cela reste un processus personnel et singulier. Si j’aborde les choses au travers du haut potentiel intellectuel ce n’est pas non plus limitatif bien entendu.

Quelques pistes  :

> Multiplier les expériences

Être identifié comme HPI reste un critère évaluatif de ce qui est établi.

Cela ne préfigure pas du devenir, de ce que l’on va en faire. La notion de potentiel est une notion majeure sur laquelle il est nécessaire selon moi de se focaliser si l’on est dans une perspective de changement.

Rester sur le fait établi que l’on est HPI et vouloir mieux se comprendre est une démarche assez compréhensible mais elle doit être faite dans un mouvement de projection afin d’être la plus proche de sa réalité, de son authenticité.

Allier la compréhension de soi à l’action. Se comprendre dans ce que l’on souhaite faire.

Expérimenter, ajuster, essayer … Il s’agit alors de ne pas se contenter d’être HPI mais plutôt d’être et de devenir HPI. Ou plus simplement être HPI et …devenir.

Prendre appui sur cet aspect identitaire et le dépasser voilà selon moi une bonne façon d’accéder à sa singularité.

Encore une fois pour certains il n’y a pas lieux de creuser plus ses particularités et c’est très bien ainsi également !

Mais si l’on est dans cette recherche de soi ou d’un meilleur équilibre de vie, cela passe notamment par l’expérience.

Expérience qui devrait être guidée tout particulièrement par les valeurs de chacun/chacune. Cela va donc au delà d’une recherche de ce que l’on est qui passerait presque majoritairement par une recherche de ce que c’est qu’être HPI.

L’expérience permet d’ajuster sa compréhension de soi et de son environnement par ce qui fait son unicité. Son vécu, ses émotions, ses envies et besoins et sa façon, unique, d’appréhender sa réalité.

Toutes ces choses que l’on ne retrouvera pas dans une définition qui se veut généraliste mais pas particulière à soi.

 

> Ne pas abandonner

Parfois, en tant que HPI, on recherche une certaine perfection. On en veut toujours plus, en connaître encore et encore.

On se trouve là dans des situations qui peuvent favoriser le syndrome de l’imposteur : ne pas se sentir suffisamment compétent ou légitime dans une activité. Ce qui ne correspond pas forcément à la réalité.

Cette recherche de « toujours plus » est bien souvent utopique et sans fin. Elle peut être un moteur si on arrive à bien la gérer tout comme elle peut être un poids au quotidien.

Et c’est bien dans la durée, dans la réalisation continue et constante que l’on pourra progresser.

Est-ce à dire que cet effort constant doit être inconfortable ? Non je ne le pense pas.

La résistance au changement trouve certains de ses fondements dans le fait que notre cerveau recherchera toujours le confort et le plaisir. L’effort mené doit ainsi être le plus possible associé au plaisir, à un état d’esprit positif.

Le sportif de haut niveau qui s’entraîne dur chaque jour connaît la souffrance et la difficulté. Mais tant que son énergie est maintenue dans une appréciation positive de ses efforts alors il continu. Parce qu’il envisage cet effort dans une motivation puissante en lien avec des sources de plaisirs ( réussites personnelles, victoires … ).

> S’appuyer sur sa multi potentialité :

Et c’est là que les profils HPI ( mais pas exclusivement bien entendu ) peuvent déployer leurs capacités à s’intéresser à beaucoup de choses.

Car c’est une progression en équilibre qu’il faut rechercher. Il n’est pas nécessaire d’occuper tout son temps dans une activité. Bien au contraire, c’est par la multiplicité que l’on soutiendra mieux cet effort.

Dans la philosophie Taoïste deux éléments opposés en complémentarités s’améliorent et s’influencent l’un et l’autre …

On peut cultiver son talent ou se chercher dans une activité tout en ayant des sources de distractions ou des activités annexes sans objectif particulier si ce n’est de prendre du plaisir à ce que l’on fait.

« Dans le monde le plus flexible gagne sur le plus rigide » Lao Tseu

> S’appuyer sur sa curiosité :

La curiosité de découvrir des choses est là encore un point positif sur lequel on peut compter pour développer son talent ou plus généralement ses qualités.

Être curieux permet une grande ouverture d’esprit et permet une certaine flexibilité face au changement. Être dans un état d’apprentissage continu est une bonne chose si bien sûr cela n’est pas contraint par un perfectionnisme exacerbé.

Pour prendre un peu de distance lisons Socrate :

« Employez votre temps à vous améliorer au moyen des écrits d’autres hommes afin que vous puissiez atteindre facilement ce qui leur a coûté de si dures fatigues ».

> Apprendre à lâcher prise

Le terme se retrouve un peu partout … Mais lâcher-prise est aussi un bon moyen de se réaliser.

Se fixer des objectifs à court terme est une bonne chose pour maintenir sa motivation et visualiser des buts atteignables. Mais l’objectif est il toujours la solution ?

Pas forcément selon moi. C’est avant tout ce mouvement que l’on fait, cette projection vers l’avenir qui va permettre de créer, de se créer, une nouvelle « carte du monde ».

En s’éloignant de certains préjugés, de certaines définitions ou de certaines « normes » pour revenir a ce qui fait réellement sens pour soi c’est créer de nouvelles interactions par un changement progressif dans sa façon de penser ou d’agir.

Et il est bon aussi d’accepter une part d’aléas et d’incertitudes, thèmes si bien abordés par  Edgar Morin notamment.

Au sujet de la théorie générale des systèmes Ludwig Von Bertalanffy écrit :

« Un élément d’un système peut influencer le système lui-même exactement comme le système peut influencer ses éléments constitutifs »

Dans ces jeux d’influences même le temps de repos, que l’on qualifie parfois de procrastination, peut être source de changements, d’inspirations et de créativités.

 

« Prenez une idée. Pensez y et rêvez en. Laissez votre cerveau, vos muscles, vos neurones, chaque élément  de votre corps se remplir de cette idée et isolez vous de tout. Voilà la route qui mène au succès »

S. Vivekananda

Le potentiel se construit, se cherche, se travail et s’affirme.

Être HPI c’est disposer de nombreux leviers sur lesquels agir pour trouver sa voie.
Parfois l’environnement ( scolaire, familial, professionnel .. ) est propice à l’évolution et aux changements. C’est aussi un élément clef. Mais chacun/chacune reste expert de sa vie et peut toujours influencer le système dans lequel il se trouve.

C’est en tout cas un mouvement porté vers l’avenir qui se construit pas à pas où décidément le chemin est au moins aussi important, si ce n’est plus, que la destination.

 

Bien loin d’un idéal de performances que certains ont tendance à vouloir coller absolument sur les personnes HPI l’essentiel étant de se sentir bien là où l’on se trouve…