Il arrive régulièrement qu’un objectif, ou tout du moins, un but, soit formulé de façon négative.
Par exemple : « Je ne veux plus avoir ce type de comportement ».
L’une des premières choses que l’on pourra faire en coaching c’est de clarifier et reformuler cette demande de manière positive.
Mais finalement … pour quelles raisons ?
En formulant négativement on tend tout d’abord à se focaliser sur « l’espace problème ».
Avoir en effet comme but de ne plus avoir tel comportement contient la suggestion d’avoir ce comportement ce qui est contre productif.
Cela peut même favoriser l’apparition de ces comportements que l’on ne souhaite plus avoir.
Si je vous demande de ne pas penser à un éléphant … il est fort probable que vous ayez pensé malgré tout à un éléphant.
Ainsi pour sortir de l’état problème il est nécessaire de se projeter en dehors. En dehors de cet espace réside les solutions.
Que voulez vous à la place ? Quand vous n’aurez plus ce comportement quel comportement aurez vous alors ?
Ce qui est perçu comme un problème peut ainsi se transformer en objectif réalisable.
Tout comme l’échec se transformera en feed-back et l’impossible en situation « comme si » ( faire comme si le problème avait disparu ).
La formulation négative qui est arrivée comme un point de départ sert tout de même d’intention qui va donner une direction.
Si la direction apparaît limitée il est parfois nécessaire de recadrer la problématique.
C’est à dire à réinterpréter le problème/la situation en proposant un contexte différent dans lequel il avait été perçu.
Cela permettra d’élargir les choses et de prendre un certain recul afin de pouvoir envisager de nouvelles solutions.
Si par exemple on est persuadé que « tout doit être parfait » la moindre erreur sera vécue comme un échec.
Mais si l’on recadre la situation avec un objectif d’apprentissage ou de découverte alors la perception sera nécessairement différente.
Lorsqu’il est difficile de sortir d’une formulation négative des exercices de recadrages ( dans le sens donc de proposer un cadre différent dans laquelle la situation a été perçue ) peut aider à sortir de cette zone négative.
Entre « je ne veux plus arriver en retard » par exemple et « je veux être à l’heure » il est plus efficace de trouver des solutions dans la deuxième formulation…
Le langage et donc la façon dont on va verbaliser un but, participe à cadrer son expérience et la façon dont on va l’interpréter.
Considérons par exemple ces situations :
> J’arrive à l’heure aujourd’hui mais je serai en retard demain
> J’arrive à l’heure aujourd’hui et je serai en retard demain
> J’arrive à l’heure aujourd’hui même si je serai en retard demain
Les différences peuvent paraître subtiles pourtant ressentez vous la même intention dans chaque phrase ?
En transformant par exemple un « mais » en « même si » on retrouve une intention positive qui peut faire une différence significative .
Généralement les phrases négatives contiennent des implicites d’où encore l’importance de clarifier dès le démarrage d’un coaching. C’est à dire revenir au contexte et au besoin en lien avec la demande.
La formulation négative reste donc un élément très intéressant car porteur de messages pertinents. Afin de les faire émerger et donner du sens pour construire des solutions le passage vers une intention positive est une étape qui marque le début d’un avancement.
Le questionnement ouvert, la reformulation, le recadrage ou encore la CNV ( Communication Non Violente ) sont des « outils » parmi d’autres pour y parvenir.
L’écoute et le regard décentré d’un coach professionnel attaché à un cadre éthique et déontologique clair amène aussi un accompagnement précieux quelque soit le but, la demande, l’objectif.
Car il est important aussi d’accueillir la « négativité » avec bienveillance et sans jugement.
Une situation ou un comportement peuvent être verbalisés de façon négative mais cela ne signifie pas que le coaché/client est négatif.
Sortir de l’espace problème peut demander du temps et ce n’est pas toujours avec une question que l’on peut y arriver. Il y a un moment d’écoute nécessaire qui se déroule parfois. Il n’y a pas de règle qui puisse dire que c’est mieux ou moins bien.
C’est simplement accueillir l’instant tel qu’il se présente et cheminer pour aller vers autre chose. A chacun de définir cet autre.
Le coach tente d’éclairer un maximum de pistes et accompagne dans la direction qui sera perçue comme étant la meilleure par son client.
J’aime les gens qui choisissent avec soin
les mots à ne pas dire.
Alda Merini
