Certains au cours de leurs parcours peuvent ressentir le besoin de se faire tester. Et d’autres pas.
Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix. Chacun prend les décisions qu’il souhaite en fonction d’une situation qui lui est propre. J’évoquerai ici simplement le cas des adultes. La situation des enfants me paraît être un peu différente.
J’envisage également les choses par le biais du coaching en proposant quelques pistes de réflexions. Comme toujours ce n’est pas exhaustif et encore moins exclusif … Certaines problématiques peuvent ( et parfois doivent ) relever d’un accompagnement psychologique.
En coaching il ne m’appartient pas de donner un avis sur une personne qui me demanderait si elle est HP. Je l’amènerai a se questionner sur elle même, à rechercher ce qu’il y a de plus profond derrière cette interrogation. De là elle pourra décider de consulter un professionnel compétent pour passer le test.
A titre personnel je pense néanmoins que c ‘est un élément important dans bien des situations.
Lorsque le test confirme un Haut Potentiel chacun peut réagir différemment.
Certains ont pu me dire qu’ils ressentaient des regrets par rapport à des expériences passées. « Si j’avais su … » me dit on.
D’autres se sentent réconfortés : « J’en étais sûr ! ». D’autres encore se sentent démunis et ne savent pas quoi en faire.
Tout cela est compréhensible. Le test apporte un élément factuel sur sa propre identité. Nous ne sommes pas dans « ce que je fais » mais bien dans « ce que je suis ».
Certes … Mais nous ne sommes pas que ça. Même si ça c’est déjà beaucoup !
J’aimerai ainsi apporter l’idée qu’il peut être positif de ne pas s’enfermer dans une certaine vision de soi amenée par le test et tout ce que l’on va lui y associer comme interprétations personnelles.
Bien entendu être HPI et reconnu en tant que tel va offrir une grille de lecture essentielle dans sa façon d’être, de percevoir , de réagir. Dans la définition de ses besoins, de ses attentes et dans la recherche d’un équilibre de vie qui passe notamment par l’acceptation de soi.
Je vous livre ici une petite histoire métaphorique que je trouve intéressante :
Une vague de l’océan se sentait triste. Triste de constater que d’autres vagues étaient plus grandes qu’elles, plus puissantes, plus sûres d’elles. En somme elle les voyait différentes.
Elle elle préférait s’étendre en douceur, se faufiler entre les rochers en bord de mer. Parfois elle allait se cacher dans un petit recoin pour mieux sentir le soleil qui la réchauffait.
Une autre vague lui répondit :
« Ne sois pas triste. Ton chagrin n’existe que parce que tu t’attaches à l’apparent, tu ne conçois pas ta véritable nature. »
« Ne suis-je donc pas une vague ? »
« La vague n’est qu’une manifestation transitoire de ta nature. En vérité tu es… l’eau. »
« L’eau ? »
« Oui. Si tu comprends clairement que ta nature est l’eau, tu n’accorderas plus d’importance à ta forme de vague et ton chagrin disparaîtra. »
> Ainsi nous sommes plus que ce que nous pensons être :
Pour certains être HPI ne vient pas impacter de façon profonde leurs rapports au monde. Ils le vivent ainsi très simplement.
Pour d’autres être HPI est un élément de leur identité qu’ils vont volontairement ou pas mettre de côté. Inversement certains vont le revendiquer et se définir comme HPI ( en utilisant le terme qui leur plaît le plus ).
Il ne s’agit pas de savoir qui est dans le vrai ou pas. Le tout bien entendu c’est d’être pleinement aligné avec qui nous sommes.
Mais ces différentes approches indiquent aussi que nous pouvons avoir tendance à appliquer certains filtres. Et cela va conditionner nos interactions.
Tout comme la vague est l’eau, le HPI est un individu parmi d’autres. Avec ses qualités et ses défauts. Et bien sur ses caractéristiques qui lui sont propres.
Tenter de voir plus grand que ce que nous pensons être n’a pas selon moi vocation à gommer nos particularités.
Bien au contraire.
En les intégrant au sein d’un tout plus grand on relativise, on s’ouvre vers d’autres façons de concevoir le monde et au final on fait grandir aussi ses particularités.
> Nous sommes engagés sur un chemin en perpétuel changement
Ainsi nous pouvons penser que nos particularités font parties d’un tout. Nos expériences de vie vont modeler notre vision du monde.
Et il est tout aussi important, à mon sens, de prendre en considération toutes ses particularités en y incluant pourquoi pas son HP … mais pas que.
Tout cela prend souvent du temps. Mais il me semble que d’essayer de voir plus grand permet de construire une vie plus harmonieuse. Notamment dans l’amélioration de ses rapports aux autres. Que ce soit dans le domaine professionnel ou privé.
J’ai déjà entendu certaines remarques disant « Les autres ne me comprennent pas, ils ne sont pas HP ».
A mon sens ça n’explique pas toujours tout. Et par le fait de se dire que les autres ne me comprennent pas on s’enferme encore plus. Et puis … qui sont ces « autres » ?
Certains peuvent y trouver un certain refuge, une certaine tranquillité. C’est bien entendu tout à fait acceptable. Mais dans la durée ce n’est pas toujours le cas.
Si le test permet de révéler une partie de ce que l’on est, il appartient ensuite à chacun d’aller au delà et de ne pas forcément s’y arrêter.
Il peut être une confirmation, une explication de certaines choses. Mais il peut aussi être un point de départ vers quelque chose de plus grand encore. C’est un élément factuel essentiel.
Mais il est parfois nécessaire de se faire accompagner soit par la psychothérapie soit par le coaching pour creuser encore et aller plus loin. Je n’oppose d’ailleurs pas les deux approches. L’une et l’autre ont leurs spécificités propres.
Nous sommes la vague. Nous sommes l’eau.