Être « comme ça » est parfois une croyance sur soi même particulièrement envahissante.
Car cela touche à son identité. Il est plus facile de faire bouger les choses qui s’inscrivent dans le « faire » plutôt que dans le « être ».
La première chose qui me semble importante c’est d’abord de rappeler que si ce n’est pas « cassé » alors c’est inutile d’être « réparé ». Cela signifie ici que d’être « comme ça » peut être tout à fait acceptable…
Y a t il un problème à être comme ça ? Clairement s’il y en a pas a quoi bon vouloir changer les choses ?
Il se peut qu’être comme ça a pu permettre d’établir un certain équilibre tout à fait satisfaisant.
Ce premier point est en tout cas important pour moi, en tant que coach. La problématique reste centrée sur la personne. Si elle ne fait pas de cette croyance une difficulté alors c’est ok bien entendu.
Par contre si cette affirmation sur soi même devient quelque chose de limitant, devient un frein au changement, un obstacle à la réalisation d’un objectif alors il est toujours possible de s’y attarder et de réfléchir à ce que cela implique.
> Concrètement c’est comment être comme ça ?
J’entends le plus souvent « Je suis timide » , « je suis colérique », « je suis distrait » …
De quelles façons cela se traduit ? Dans quelles circonstances ? Avec qui ?
Peut être existe t il aussi des moments où vous êtes moins « comme ça » ? Peut être des moments où vous n’êtes pas « comme ça » ?
Que se passe t il de différents dans ces moments là ? Que faites vous de différent ? A quoi voyez vous que c’est différent ?
La ou les exceptions peuvent être extrêmement aidantes. Une fois identifiées elles peuvent être amplifiées dans le sens où l’on pourra les travailler pour les faire passer de l’exception à la règle.
C’est par exemple ce jeune responsable d’équipes qui ne se sentait pas en confiance pour prendre la parole en réunion professionnelle.
Et dans le même temps il œuvrait dans une association où il prenait de temps en temps la parole en public. Son entourage dans ces moments là le trouvait particulièrement à l’aise ! La mise en perspective de ces deux contextes peut paraître assez évidente pour actionner certaines ressources mais c’est le plus souvent évident depuis un œil extérieur.
> Passer de « être comme ça » à « faire comme ça » :
Après avoir ancré dans le réel votre ressenti par rapport à vous même peut être que va s’opérer un certain assouplissement dans votre façon de vous percevoir.
Cette façon de vous définir est elle en lien avec des comportements permanents ? N’existe t il pas d’autres alternatives, d’autres façons d’envisager les choses ?
Y aurait il une autre histoire plus aidante à vous raconter à vous même ?Que disent les autres sur vous même ?
Peut être que la formule la plus juste serait plutôt de dire « voilà comment j’ai choisi d’être à ce moment là » ?
Il y a ici quelque part une recherche d’authenticité, voir de vérité, vis a vis de soi même.
On pense parfois qu’il s’agit d’effectuer un profond changement, long et difficile, pour aller vers une vision de soi plus aidante. Ce n’est pas toujours le cas.
Bien sur que cela peut représenter un certain challenge mais est il nécessaire de fixer sa réussite au sommet de la montagne alors qu’elle commence à se gagner tout en bas par étapes ?
Une personne qui se sentait particulièrement introvertie et qui était dans cette idée de « je suis comme ça » avait du mal à se sentir acceptée dans sa nouvelle entreprise. Elle se pensait incomprise et faisait un lien avec le fait qu’elle soit « ainsi » réservée et introvertie.
Après avoir travaillé et approfondi cette croyance sur elle même il lui a été simplement suggéré de faire « comme si ». Faire comme si elle était parfaitement intégrée et entendue par son entourage professionnel pendant une journée.
Il ne s’agit pas d’induire une sorte de pensée magique qui pourrait tout résoudre. Mais en faisant comme si on ouvre la possibilité de faire différemment.
Dans ce cas précis la personne s’est rendue à son travail un peu plus confiante que d’habitude. Elle a relevé la tête alors que d’ordinaire elle était plutôt dans une posture de retrait.
Alors qu’elle évitait plutôt de croiser les autres elle a cherché le contact. Que ce soit visuellement d’abord puis par la parole. Toutes ces petites choses ont fait des différences qui au final ont participé à construire un changement plus aidant. La communication s’est faite de façon plus ouverte remettant quelque peu en cause cette première appréciation de soi plutôt négative.
En bref la différence fait la différence …
> Et comment on fait pour ne plus être comme ça ?
Vous savez faire, voilà la vérité ! Les moteurs de l’action sont notamment vos ressources pour agir.
Faire le point sur ses connaissances, ses expériences, son parcours … permettent d’activer le changement.
Retrouver du sens, définir ses priorités, élargir sa vision des choses vont ouvrir d’autres chemins dans lesquels il sera possible de construire de nouvelles choses plus en phases avec ce que vous souhaitez obtenir.
Ce n’est pas toujours facile et l’aide d’un coach par exemple pourra permettre d’accéder à cette nouvelle vision plus positive pour vous même.
Le coaching ouvre un espace bienveillant et sans jugement. Un espace de liberté cadré par des principes éthiques et déontologiques garantissant la mise en œuvre d’un processus clair.
Le coach ne vous dira pas comment faire mais vous donnera tous les moyens nécessaires pour que vous puissiez trouver vos propres solutions. C’est bien par cette démarche réflexive que le changement pourra s’ancrer en vous.
> Le HPI dans tout ça ?
Les situations de « Je suis comme ça » reviennent de temps en temps et de façon fort compréhensible chez les personnes HPI.
Après avoir découvert cette particularité on cherche naturellement à la comprendre, à lui donner du sens. Mais parfois on s’enferme quelque peu dans une sorte de définition que l’on a pu élaborer sur ce sujet et que l’on tend à appliquer à soi même.
Or toute définition, norme, concept… vient de fait réduire notre propre vision de nous même et par voie de conséquence ce que nous en faisons.
Certains peuvent se sentir bloqués ( pas tous bien sûr ! ) dans l’idée que « je suis comme ça car je suis HPI ». Le « comme ça » étant lui assez variable.
Cela peut être de l’hypersensibilité, des difficultés à communiquer, une façon de réfléchir …. Tout cela et bien d’autres choses peuvent effectivement avoir un lien avec le HPI mais il est parfois nécessaire de ne pas se limiter à cela.
Surtout lorsque l’on a l’impression que cela en devient bloquant, que l’on estime ne pas pouvoir en sortir.
Le HPI est en lui même un continuum et non un état figé. Se comprendre, réfléchir sur soi même prend sens dans l’action.
Ainsi la question n’est pas tant dans le « Je suis comme ça » ( sous entendu je ne peux pas être autrement ) mais plutôt dans le « Comment je veux être ».
A travers cette vision positive du comment je veux être il est alors possible de trouver des moyens d’y parvenir.
Si vous êtes dans une situation de « Je suis comme ça et voilà » et que vous commencez à douter sur le fait que vous « êtes comme ça » alors c’est qu’il y a probablement autre chose à explorer.
Et à faire. Tout en gardant une certaine dose de lâcher prise.
Car en empruntant ce chemin il peut être intéressant aussi de nourrir une certaine souplesse. Peut être que durant ce cheminement se fera jour de nouveaux horizons, de nouveaux projets, de nouveaux objectifs qui jusque là n’étaient pas encore envisagés.
Peut être que la singularité véritable est celle qui se révèle malgré nous, à notre insu, sans qu’on la recherche vraiment …
« Ouvre toi ta propre voie » Goethe