Le vide est une notion intéressante qui peut prendre plusieurs formes.
C’est souvent perçu comme une absence, un silence, un rien. Je garderai le mot « vide » dans un sens générique mais il peut évoquer des choses différentes pour chacun.
Le vide est donc intéressant par ce qu’il est, ce qu’il n’est pas et plus largement par ce qu’il évoque en chacun de nous.
Chacun a sa propre perception et il n’y a pas là encore de généralités à faire en ce qui concerne les individus HPI.
Pour autant c’est un thème qui revient de temps en temps , le plus souvent de façon sous-jacente pour ces profils. Je m’y suis moi même attardé afin d’en creuser quelques spécificités à travers certaines réflexions que j’ai pu relever.
Certains ne sentent pas vraiment concernés, d’autres semblent souffrir d’une relation au vide pas toujours simple à gérer. Certains le cherche et semble le trouver par l’isolement, la solitude.
Il n’ y a derrière aucun jugement de valeur. Il n’y a pas de norme en la matière.
Mais si l’on estime que le vide se défini par rapport à quelque chose d’autre ( une activité, une relation avec autrui, une pensée intérieure … ) alors cela peut amener à s’interroger sur ce lien, a ce qu’il y a derrière.
Ou encore tout simplement a essayer d’envisager les choses de manière différente. Car donc pour tenter de définir un vide il faut bien pouvoir définir ce que l’on enlève !
Autrement dit …de quoi le vide est il plein ?
> « Je dois toujours faire quelque chose » : le vide est l’inaction que l’on fuit
Dans ces situations on a tendance à ne pas vouloir laisser de place au vide. Il faut à tout prix le combler, d’une manière ou d’une autre. Il est alors vu comme une perte de temps, un espace plutôt pesant et sans intérêt.
Mais le vide est ce vraiment rien ?
Il peut être au contraire vécu différemment. Et être extrêmement productif !
Ne rien faire peut être un moment créatif ou d’intense réflexion intérieure. Marquer une pause permet bien souvent d’envisager les choses avec une autre approche.
Le vide est il alors plein de doutes ?
A vouloir toujours être dans l’action qu’est ce que le vide pourrait permettre de faire si on enlevait toutes ces activités presque incessantes ?
Et puis au fond … Fait on réellement toujours quelque chose ? Il peut être intéressant d’aller retrouver ces petits moments de « rien », de vide, et réfléchir concrètement à ce que l’on en a fait.
> « Je ne supporte pas la solitude » : le vide est l’absence que l’on redoute
Le vide c’est parfois ce rapport complexe que l’on peut entretenir avec la solitude. Certains la recherche, d’autres la fuit. On peut avoir ce besoin constant de relations sociales. Qu’elles soient familiales, amicales ou amoureuses.
On recherche les interactions. Cela ne veut pas dire non plus que l’on puisse les percevoir toujours de façon positive. C’est plutôt le contact que l’on recherche. Et c’est parfois contradictoire avec l’idée que l’on se fait de ce que cela peut nous apporter.
Mais être seul est ce être rien ? Sûrement pas.
A chacun de trouver son équilibre entre présences et absences.
Que fait on de différent avec les autres que l’on ne fait pas seul ?
> « Mon cerveau ne s’arrête jamais » : le vide est cette pause qui ne semble pas venir
Ici on se situe plutôt dans une sorte de plein subi. Et c’est souvent vécu comme source de fatigue. On ne semble pas pouvoir maîtriser ce flux continue de pensées. Et en même temps il est nécessaire de faire du vide pour faire entrer le plein.
Que sont vraiment ces pensées incessantes ?
Descartes faisait remarquer que nous qualifions de vide une cruche qui contient de l’air sous prétexte qu’elle est faite pour contenir de l’eau et non de l’air.
Nous la disons vide alors même qu’elle n’est pas vide puisqu’elle contient de l’air…
Et si l’on tenté de remplir son cerveau différemment ? Pratiquer la méditation peut aider à gagner en légèreté. Tout comme pratiquer une activité physique par exemple.
On peut aussi tenter de jouer un petit tour à soi même en planifiant quotidiennement un moment pour ne faire que réfléchir dans un laps de temps déterminé. Cette suggestion paradoxale a parfois des effets étonnants.
Ainsi le vide et tout ce que l’on peut lui rattacher reste une notion complexe a appréhender.
Il apporte bien souvent plus de questions que de réponses. Et en cela je le trouve vraiment intéressant à travailler.
Tout particulièrement si l’on a un rapport apparemment problématique avec ce vide.
Qu’il soit l’inaction que l’on ne veut pas vivre, la solitude que l’on fuit ou encore celui que l’on aimerait invoquer plus souvent dans sa tête et qui ne s’y invite pas souvent.
Il pourrait être bien d’autres choses encore. Car finalement le vide … est.
Si l’on en parle c’est qu’il existe. Ce n’est pas le rien.
La cruche vide contient de l’air. Si l’on enlève la cruche n’y a t il vraiment plus rien ? Il y a peut être bien plus que ce que nous pensions voir en regardant uniquement la cruche.
Une pièce, un lieu, un espace.
Fuit ou recherché ce vide invite à s’interroger sur sa propre perception des choses.
Et c’est bien là, selon moi, que réside toute la richesse du vide.