Il y a environ 30 ans le mot le plus utilisé était « surdoué » ou « précoce ».
Les recherches sur le sujet n’étaient pas aussi fournies qu’aujourd’hui ni aussi accessibles et « explorer sa douance » pouvait représenter une aventure compliquée.
Et lorsque l’on était étiqueté comme « surdoué » cela n’était pas sans conséquence.
Derrière ce mot il y avait toute une construction qui se faisait. Que je me faisais.
Il y a sa propre vision des choses, sur soi même. Mais il y a aussi ce que pense les autres ( qui peut être très varié suivant qui est cet autre ! ) et ce que je pense que les autres pensent ( une autre variable … ).
Entre tout cela se crée des liens qui auront des impacts du point de vue émotionnel et cognitif. Et donc au final aussi en terme de comportement, de projection, d’objectif.
Nous avons chacun une expérience particulière, unique, singulière avec ce que l’on pourrait appeler sa « douance ».
C’est pour cela qu’il ne sera jamais possible d’en définir les contours de façon globale. Tout au plus dire ce qu’elle n’est pas, établir des statistiques, des lignes de forces, des points d’attentions, des tendances. Ce sont tout de même de grandes avancées qui se sont faites au fil des années.
La passation d’un test reste à ce jour l’élément factuel pour attester de l’existence ou pas d’un HPI.
Mais en proposant d’explorer sa douance j’ouvre aussi la réflexion vers celles et ceux qui pensent l’être sans en avoir fait le test. Ou bien qui ne sentent pas la nécessité de le faire.
Tout cela est ok. L’important n’est pas dans une contestation figée de son état. L’important c’est de savoir ce que l’on en fait, savoir ce que l’on veut en faire.
Rappelons que le Haut Potentiel est un potentiel mais qui ne pourra être établi concrètement qu’après la passation du test.
Mais il y a une réalité, je dirai même une certaine vérité, en lien avec sa propre douance. Et elle se situe dans son expérience personnelle, sa perception des choses. Et cela va au delà des théories.
C’est une vérité pratique, j’oserai dire « de terrain ».
Revenons à vous pour démarrer cette exploration que je vais essayer de présenter de façon synthétique, concise et pratique. Le but n’étant pas de donner des réponses mais d’amener des questions qui, peut être, feront sens pour vous. L’objectif étant d’ouvrir sa réflexion sur différents axes afin d’y trouver des leviers pour agir vers un changement qui vous semblerait plus positif.
Lorsque vous pensez à ce HPI, quelles sont vos représentations, émotions et perceptions ?
De quelle manière envisagez vous cela ? Il s’agit ici de vous connecter à votre propre expérience au delà des données théoriques que l’on peut lire ou entendre.
Peut être êtes vous très investi sur le sujet ? Ou bien cela vous laisse plutôt indifférent ?
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Il y a la votre qui est unique. Et qui peut recouvrir bien des domaines. Quelle définition en donnez vous ? En quoi vous vous reconnaissez dans cette définition ?
Intéressons nous également a ce que l’on pourrait appeler le système dans lequel vous évoluez. Votre environnement familial ou professionnel. On peut parfois rajouter d’autres systèmes en fonction de votre situation. Un club sportif ? Un groupe sur les réseaux sociaux ?
Que disent les autres sur vous ? Sont ils au courant de votre douance par exemple ?
De quelle façon percevez vous les autres ?
Et de façon plus globale, quel lien, quelle relation avez vous avec les autres ? Est ce la même chose avec tous les systèmes dans lesquels vous évoluez ?
Qu’est ce qui est différent à chaque fois ?
Il s’agit ici de s’interroger sur cet espace entre vous et les autres. De quelle façon pourriez vous le définir ?
Parfois on peut utiliser ou laisser venir la métaphore. Ce lien … c’est comme quoi ?
J’ai parfois entendu « un désert » , « une source d’ennuis » , « un feu d’artifice » …
Ce serait trop long de le développer ici mais les métaphores peuvent nous en dire beaucoup.
Enfin il est temps de se projeter.
Qu’avez vous vraiment envie de faire ? Que voulez vous ?
Reprenez également l’exploration des liens par rapport à votre objectif avec votre environnement. Mais aussi avec les conséquences que cela peut avoir sur vous. Sur votre état émotionnel, intellectuel.
Au fond, qu’est ce qui dépend de vous ?
Et surtout que pouvez vous faire ?
Si vous deviez faire un premier petit pas tout de suite vers ce changement voulu ce serait quoi ?
L’important ici est avant tout de constater que tout a un lien.
Votre propre perception, votre environnement et vos projets. L’ensemble se nourri de chaque chose.
Si l’on a par exemple une perception de soi négative, en lien avec sa douance, alors il est probable que cela puisse avoir un impact sur ses relations. Dans le sens où l’on va renvoyer une certaine image de soi qui ne sera pas très aidante pour améliorer la situation.
Par exemple en partant de l’idée que « je ne peux pas m’intégrer aux autres car je suis HPI », « trop différent » cela va entretenir cette croyance en la renforçant.
On peut alors, si l’on souhaite changer cela, se focaliser sur ce que l’on veut plutôt que sur une appréciation négative.
Dans ce cas pourquoi ne pas essayer de faire «comme si » pendant quelques jours ? En se disant que je suis avant tout semblable aux autres avec mes particularités. Comme tout le monde.
Puis ensuite voyez et notez ce qui change.
Si nous tentons simplement de relier chaque exploration ( personnelle, environnementale, projection ) nous pouvons constater aussi qu‘un petit changement peut avoir de grandes conséquences.
Il n’est pas toujours nécessaire de viser très haut pour débloquer une situation par exemple ou de commencer à construire un projet.
En prenant conscience de tout ces liens on se donne les possibilités de réguler les écarts.
On peut aussi parfois constater que sa douance n’est pas forcément toujours en lien avec ses difficultés éventuelles. Et cela pourrait être dommageable, en terme d’ouvertures possibles, de recherches de solutions ou d’améliorations, de s’enfermer dans le registre du HPI.
Les liens sont nombreux dans la construction de sa réalité. En prenant conscience de certaines interactions c’est déjà bien souvent de nouveaux chemins qui s’ouvrent.
Libre ensuite à chacun d’expérimenter et de choisir.